Pour ceux qui découvrent le rassemblement FCN Anonymous et qui se demandent naturellement « quel est votre objectif ? » et bien sensibiliser les supporters sur la cohérence des décisions que peut prendre la commission de discipline de la LFP représente l’un de nos objectifs. Notre rassemblement réclame plus de justice, moins d’inégalités, plus de cohérence dans ce football qui s’éloigne de plus en plus de la définition du mot «sport ».
Ce n’est pas à la suite de la décision prise par la LFP hier soir, jeudi 30 mai 2013, que nous sommes sur la bonne voie de la justice.
Rappelons le contexte par l’intermédiaire du communiqué officiel :
« 34e journée : Chamois Niortais – FC Nantes du 26 avril 2013
Comportement des supporters du FC Nantes - Usage de très nombreux d’engins pyrotechniques :
Réunie le 2 mai 2013, la Commission avait décidé de placer le dossier en instruction au vu de la gravité des faits. Après lecture du rapport par l’instructeur désigné et audition du représentant du FC Nantes, la Commission décide de la fermeture de la tribune Loire pour un match avec sursis. »
Ainsi la commission de discipline de la LFP a sanctionné l’usage de nombreux fumigènes dans le parcage à Niort. Parcage unique où l’on retrouve des centaines de supporters du FCN de tout horizon. Des groupes de supporters comme la Brigade Loire mais aussi de nombreux supporters anonymes, des suiveurs passionnés, des exilés habitant la région des Deux-Sèvres etc…
Devant l’usage d’engins pyrotechniques à l’extérieur le règlement de la LFP stipule que l’on peut punir l’équipe à domicile. Cela paraît aussi aberrant que la sanction du carton jaune pour avoir retiré son maillot pour « joie excessive » (rappelons que le foot est le seul sport où l’on se doit de contenir sa joie…) mais c’est ainsi. Beaucoup d’équipes ont déjà subi ces sanctions qui peuvent aller de la simple amende à des matchs à huis clos ou même suspension de stade.
Dans le cas du FCN, la commission de discipline a appliqué une sanction rarissime à ce jour (nous ne savons même pas s’il existe une jurisprudence) : suspendre une tribune bien précise et non un stade entier pour des faits passés dans un parcage mixte. En clair, elle se sert du débordement de quelques individus non identifiés (avons-nous eu vent d’interpellations ?) pour s’en prendre à la tribune regroupant le plus grand nombre des « ultras » du FCN : la tribune Loire. En faisant cela, elle continue sa guerre envers ce type de fervents supporters. Pire : elle essaye de monter les autres supporters qui vont dans cette tribune contre les « ultras ». L’amalgame qu’elle a créée en ciblant la tribune Loire dans sa sanction montre qu’elle veut stigmatiser le fait que la présence des fumigènes est forcément due à un supporter habitué de la Loire. Depuis quand est-ce le cas ? Il y a aussi des « ultras » en tribune Erdre. Un groupe récemment dissous, les Magic Canaris, n’utilisaient pas ou peu de fumigènes dans la tribune Erdre mais qui est là pour vérifier que lors des déplacements ils n’en faisaient pas usage ? Qui peut prétendre que TOUS les fumigènes ont été allumés par des supporters qui vont en Loire ? Personne. Quand bien même on arriverait à prouver que les supporters fautifs sont abonnés en tribune Loire, de quel droit la commission de discipline peut priver de matchs à domicile les abonnés qui n'ont pas fait le déplacement à Niort ? Ils ont payé un abonnement comme ceux qui font les déplacements. Pourquoi devraient-ils payer pour des faits commis dans d'autres enceintes, par une minorité de personnes ? Il est très facile de retrouver les gens qui allument les fumigènes et d'appliquer des sanctions individuelles telles l'IDS (Interdiction De Stade). Mais non, le système préfère sanctionner une tribune entière alors que la majorité des abonnés n'y sont pour rien ! D'ailleurs le club non plus n'y pouvait rien, ces faits se sont produits à Niort.
La commission de discipline a joué sur la facilité pour punir les mêmes : les « ultras ». Le parallèle est flagrant avec les débordements au Trocadéro à Paris. Les médias ont relayé ce que les amalgames du foot permettent : les « ultras » sont forcément des gens violents et des casseurs responsables de débordements. Au final, sur tous les interpellés du Trocadéro, à peine 10 % étaient de vrais supporters du PSG. On est loin d’un amalgame ! Mais le mal est fait car pour beaucoup de personnes, qui suivent le football ou non, ce sont des « ultras » qui sont responsables.
Le plus grave dans l’histoire c’est que la commission de discipline a mis du sursis à cette sanction dans le but de faire croire qu’elle fait de la prévention et que les supporters seront responsables dans le cas où cela devient du ferme. Epée de Damoclès au-dessus de la tribune Loire…Mais tout ceci est en fait une sanction ferme plus ou moins dissimulée car hier soir la commission n’a analysé que les débordements qui ont eu lieu à Niort. Depuis le FCN a joué d’autres matchs et surtout un en particulier : le fameux match de la montée contre Sedan. Il y a bien sûr eu un envahissement de terrain festif, après le coup de sifflet final. Normalement la commission ne peut pas transformer le sursis de la tribune Loire en ferme pour ce fait là car la jurisprudence Rennes et Saint-Etienne en Coupe de la Ligue existe (amende de 5000 euros, pas de suspension de tribune). Et l’envahissement n’était pas dû à une seule tribune qui se vidait mais à toutes. Les tribunes latérales ont même commencé à se vider avant les tribunes Erdre et Loire, bloquées elles par des dizaines de stadiers.
Mais durant ce match contre Sedan, il y a surtout eu des fumigènes utilisés en tribune Loire. 1 ou 2 seulement d’après le témoignage de supporters présents en tribunes Loire et Océane. Mais c’est suffisant pour la commission : elle peut transformer le sursis en ferme quand elle traitera le dossier ; sûrement jeudi prochain, ou plus tard pour que les gens oublient et crient moins au scandale. Le report c’est sa spécialité.
La commission de discipline de la LFP se veut opportuniste, quitte à manquer de justice. A l’approche de l’Euro 2016 en France, les instances du football français veulent nettoyer les stades de leurs « ultras » pour installer un public calme, familial, qui s’assoit, qui paye sa place beaucoup plus chère, qui n’encourage pas ou peu, qui applaudit de manière ponctuelle. Bref un public qui va voir un spectacle, un concert, une pièce de théâtre : un public passif, aux antipodes d’un public sportif et impliqué. Même si la ville de Nantes a refusé d’accueillir des matchs de l’Euro 2016 à la Beaujoire, même si les supporters nantais sont connus pour être globalement des supporters sans histoire, même si le nombre d’« ultras » représente une faible partie du vivier des supporters nantais, cela ne freine pas la LFP qui se veut (qui se croît surtout) exemplaire.
Contrairement à ce que peut penser le supporter défaitiste et fataliste, tout ceci n’est pas une fatalité. On peut lutter contre cela. Il suffit de s’organier, de communiquer, de rassembler les supporters de tout club et de tout horizon. Le collectif SOS Ligue 2 a fait plier la LFP et beIN alors que beaucoup de supporters en début de saison 2012-2013 parlaient de « cause perdue » pour remettre les matchs au vendredi soir 20h. Une union des supporters permet toujours de faire de grandes choses. Un immense tifo ne peut être déployé si peu de personnes collaborent avec ceux qui le mettent en place. Et bien le comparatif est le même dans le cas de la remise en cause de la LFP et de sa commission. Les choses changeront si tout un groupe se révolte intelligemment devant la répression inappropriée et injustifiée. Le collectif « Liberté pour les Ultras » ne pourra pas être considéré comme un feu de paille. En appliquant des sanctions injustes, la LFP fait grandir tous ces mouvements. Le clash n’est pas loin. 2016 c’est demain.