Il y a ceux qui résument le match de Nantes contre Niort à 2 faits : la pire prestation des canaris depuis le début de la saison et l’expulsion de Djordjevic et il y a ceux qui résument ce match à 3 faits. Sur ces 3 faits, 2 sont en commun avec la 1ère analyse. Toute la différence vient dans la prise en compte du 3ème fait.
Le 3ème fait met clairement en avant que l’arbitre a envenimé la rencontre en prenant des décisions contestables. Une même action ne recevait pas le même traitement suivant l’équipe qui la faisait. Il n’a également pas appliqué les lois de l’arbitrage sur des actions-clés.
Et là je vais mettre en avant un fait de jeu qui se déroule à un moment important du match, c'est-à-dire quelques minutes avant la mi-temps.
Le FCN part en contre, Filip Djordjevic a le ballon et un joueur niortais fait une grosse faute d’anti-jeu pour bloquer sa course. Ceux qui ont vu les images du match ont déjà la confirmation que le joueur niortais impliqué dans l’anti-jeu est Glombard, l’ancien nantais. On sait aussi qu’il a déjà pris un carton jaune dans ce match pour une simulation grotesque afin d’obtenir un pénalty.
Cette action d’anti-jeu mérite un carton jaune tout simplement. Et ce n’est pas ma petite personne qui le pense dans mon coin mais aussi les journalistes et consultants qui ont couvert ce match.
Ainsi, ceux qui ont écouté France Bleu Loire Océan pendant le live ont entendu Cédric Lang-Roth (journaliste FBLO) et le consultant de la radio pour les matchs du FCN, Olivier Quint, demander le carton jaune et ne pas comprendre pourquoi M. Moreira n’appliquait pas la règle. De plus, cet arbitre avait distribué auparavant un carton jaune à Lafourcade pour une main volontaire mais qui avait moins d’incident que la faute grossière de Glombard (toujours dixit Olivier Quint). Ce dernier est donc surpris de voir que Glombard n’est pas logiquement expulsé.
Sachant qu’un seul avis pris en compte est toujours difficile à imposer et bien je suis allé écouter le podcast de ce match sur la radio « Sun Radio » qui retransmet également les matchs à domicile du FCN. Ils sont commentés par Thomas Doucet, consultant pour Sun Radio et correspondant local à Ouest France. Il est accompagné par Sébastien Denis, arbitre consultant. Sur le podcast correspondant au match, date du 30 novembre 2011, (http://www.lesonunique.com/audio/user/3094), nous pouvons entendre en direct l’action en question, commentée à partir de 26’50 d’audio.
Quelle frustration d’avoir le privilège de demander l’avis à un arbitre consultant qui donne des arguments favorables au carton jaune mais qui conclut que M. Moreira a pris la bonne décision en ne le donnant pas. Complètement illogique. Il parle d’engagement excessif, que cela pouvait être sanctionné d’un avertissement. Alors bien sûr que cela ne mérite pas de carton rouge puisque Glombard n’est pas le dernier défenseur et que le « déplacement est latéral », bien sûr qu’on peut rire quand Thomas Doucet parle d’une occasion de but anéantie. Mais la règle n’est pas appliquée, le carton jaune devait être sorti. En 2ème mi-temps, Cichero commettra la même faute d’anti-jeu (il anéantira une contre-attaque en n’étant pas le dernier défenseur) et il sera sanctionné d’un carton jaune.
Je peux rajouter dans cette liste de commentateurs qui se souviennent de cette faute Anthony Marsais de la radio « Radio Côte d’Amour ». Il commentait le match en direct et se souvient d’un « anti-jeu grossier » (je cite ses propos) d’un niortais juste avant la mi-temps et proche de la ligne de touche.
En conclusion, grâce aux images de BeIn et aux commentaires des journalistes et consultants de FBLO, Radio Sun et Radio Côte d’Amour, la faute d’anti-jeu de Glombard ne peut être minimisée ou ignorée à froid.
A partir de là, la conclusion n’est pas de s’en prendre à l’arbitre. Cela serait trop superficiel. Cela fait des années que nous avons affaire à ce genre d’incohérence dans un même match et les gens ne s’en prennent qu’à l’arbitre. Et au final cela n’aboutit à rien. Ce qu’il faut absolument mettre en avant à chaque fois, c’est le fait que le match en lui-même est faussé. Si on le rejoue en appliquant les règles de l’arbitrage, il y a de grandes chances que la 2ème mi-temps soit complètement différente.
Imaginons que l’arbitre expulse Glombard avant la mi-temps, nous nous retrouvons avec une équipe de Niort qui doit complètement revoir son schéma de jeu. Elle maîtrisait largement la 1ère mi-temps à 11 en jouant crânement sa chance. Niort méritait même de mener sans un excellent Rémy Riou. Mais en rentrant aux vestiaires à 10, l’entraîneur de Niort ne peut se permettre de dire aux joueurs « continuez comme cela ». En France, une équipe qui joue à 10 à l’extérieur ferme le jeu et reste derrière. Niort ne faisait pas cela en 1ère mi-temps. En 2ème mi-temps, il semble assez logique de dire que Niort va laisser le ballon au FCN et se contenter de défendre. Ce n’est pas du tout ce qu’on a vu en 2ème mi-temps avec Niort à 11.
Concernant les joueurs du FCN, le fait de jouer à 11 contre 10 change la mentalité. A la mi-temps, les consignes de MDZ ne sont pas les mêmes qu’à 11 contre 11. Les joueurs savent qu’ils peuvent faire craquer Niort à 10. Ils seraient revenus avec de meilleures intentions. Par contre, on ne saura jamais si cela aurait influencé le niveau de jeu des joueurs. La maladresse de la 1ère mi-temps n’a aucune raison de disparaître.
Concernant Filip Djordjevic, l’infériorité numérique de Niort aurait pu changer sa mentalité et éviter le débordement de fin de match et donc son expulsion. En effet, sa position dans le dispositif du FCN lui fait tenir un rôle ingrat : il est seul devant et il prend des coups. Certains de ces coups ne sont pas à réprimander mais d’autres oui et restent en plus impunis. Ceux qui ont suivi les dernières saisons du FCN savent qu’il subit des fautes grossières rarement sanctionnées car il ne fait pas partie de ces joueurs qui en rajoutent ou qui prennent le ballon dans leur main en tombant pour forcer l’arbitre à siffler (attitude autorisée en Ligue 1 depuis des années…). Et si on regarde le début de saison, il a déjà subi de belles injustices. Pour cela je vous renvoie aux articles sur les résumés des matchs contre Arles-Avignon et Guingamp.
Un attaquant qui est maltraité et qui voit les fautifs rester impunis a de quoi « péter » un câble quand les faits s’accumulent. Contre Niort, Glombard fait une faute gratuite sur un nantais qui part en contre-attaque. C’est Filip Djordjevic la victime. Si l’arbitre fait son travail en appliquant la règle, il expulse donc le niortais juste avant la mi-temps. Le FCN se retrouve à jouer 45 minutes à 11 contre 10 grâce à Djordjevic. Le joueur voit sa présence récompenser malgré une 1ère mi-temps décevante. Il rentre aux vestiaires en se disant qu’il a mal joué mais que Nantes est en supériorité numérique grâce à lui. On ne pourra jamais dire si sa prestation en 2ème mi-temps se serait améliorée à 11 contre 10 mais je pense qu’il y a de grandes chances qu’il soit moins à cran durant la 2ème mi-temps. Avec Glombard qui reste sur le terrain, cela stigmatise le fait que les niortais peuvent faire ce qu’ils veulent sur le plan de l’anti-jeu, ils ne seront pas punis quand cela s’impose et que cela peut changer la face du match. Avec Glombard expulsé, une certaine justice aurait été rendue et Filip n’avait aucune raison de s’emporter sur les contacts suivants.
Djordjevic a souvent subi ce genre de traitement dans les matchs sans pour autant s’en prendre à l’arbitre comme il l’a fait. On peut supposer que ce vendredi 30 novembre, tout allait de travers dans le jeu et que son énervement a été catalysé par le fait qu’il ne se sentait pas protégé par l’arbitre. Sa réaction est à rapprocher avec celle de Bagayoko en janvier 2009 lors de son expulsion à Monaco (victoire 2-1). Il était énervé de voir qu’Adriano (ASM) avait envie ce soir là de casser du canari faute de jouer au foot. Un nantais était déjà sorti sur civière et une minerve, Bagayoko avait sûrement eu peur d’être la prochaine victime. M. Poulat n’avait lui non plus pas assumé son rôle d’arbitre protecteur de joueurs malgré le tacle par derrière d’Adriano sur Mamadou. La suite on la connaît. Bagayoko « dispute » M. Poulat qui lui met donc un carton jaune pour ses mots durs. Bagayoko trouve cela injuste et bouscule M. Poulat d’un coup de torse, c’est l’expulsion. Il prendra 6 semaines de suspension. Je recommande à tous le résumé de ce match disponible sur Dailymotion et je vous encourage à écouter la détresse des commentateurs devant l’injustice que vient de subir Bagayoko.
Pour finir sur ce fait de jeu, la conclusion n’est pas de dire que mon scénario proposé serait celui de la 2ème mi-temps avec Niort à 10. Il s’agit de voir que ce genre de fait que le monde du football continue de minimiser « truque » un match. Et ce genre de fait se produit à presque tous les matchs. La majorité des matchs sont faussés. On pourrait les rejouer on aurait à chaque fois un score différent. Est-ce normal ? Non. Ce n’est plus du sport si la décision du corps arbitral décide involontairement du score final.
Sur cette action la vidéo est inutile puisque la faute a été sifflée. Ce qu’on attend donc des arbitres et de l’ensemble du monde du football (joueurs, entraîneurs, présidents, arbitres, journalistes et supporters), c’est de mettre en avant les choses qui discréditent ce sport. Il faut arrêter l’omerta sur ces faits. Il faut arrêter de sortir à chaque fois que les arbitres sont humains et commettent des erreurs sachant qu’ils ne s’excusent pratiquement jamais de leurs erreurs. Ils ne s’excusent pas car le monde du football les protège. Le fait de jeu de la 43ème minute contre Niort est loin d’être négligeable car une expulsion change très souvent le scénario d’un match et pourtant combien de journalistes ou de supporters m’ont répondu « arrêtez de vous cacher derrière l’arbitre » ou bien « on ne refera pas le match » ? Pratiquement tous. Et combien ont pensé à rapprocher cette faute de Glombard à celle de Cichero en 2ème mi-temps ? Aucun. Pour eux c’est normal qu’une même faute ne subisse pas le même sort suivant l’équipe ou le joueur qui la commet. Selon eux c’est normal que l’arbitre éprouve de la compassion pour certains joueurs suivant le contexte. Mais est-ce marqué dans les lois de l’arbitrage ? Non. L’arbitre savait qu’il ne sanctionnerait pas Glombard car il se rappelait qu’il était averti. Il n’a pas voulu « gâcher » la soirée. Pourtant en L1, cette saison surtout, les arbitres ne se gênent pas pour réduire les équipes à 10 rapidement.
Finalement, un fait de jeu = une dizaine de décisions différentes prises. C’est ça le football. Qui peut cautionner cela ? Ce sport est sali. La passivité du monde du football fait peur. Les protagonistes négligent tous ces faits qui montrent que ce sport en est encore à l’âge de pierre et qu’on ne veut pas l’améliorer pour laisser les gens polémiquer sur des erreurs.