Publié le 13 août 2013, modifié le 21 février 2014 (syntaxe, mise en forme...)
Ce titre est pratique car il s’applique aussi bien pour parler de la "compo" du FCN au coup d'envoi (seul Vizcarrondo faisait figure de nouveau venu, les 10 autres joueurs étaient déjà titulaires en Ligue 2) que de la manière dont le FCN est arbitré. Ligue 2 ou Ligue 1 c'est pareil. Pourtant en L2 on trouve davantage d'arbitres de niveau Fédéral 2. Mais rappelons une chose : le FCN avait beau être en Ligue 2, il était déjà en Ligue 1 en matière d’arbitrage. En effet, notre club historique et très populaire, malgré son passage en L2 et donc sa sous-médiatisation, a été très souvent arbitré durant ces 4 saisons au purgatoire par un très grand nombre d’arbitres (centraux) de niveau Fédéral 1, ceux qui officient naturellement en Ligue 1. Lors de la saison 2012-2013, sur les 19 matchs retour du FCN, 15 ont été arbitrés par des arbitres F1. C'est vrai que pour jouer les clubs relégués comme le Gazélec ou Sedan il fallait bien cela : un arbitre de haut niveau pour un "choc"...
Revenons-en à l'arbitrage contre Bastia. Clément Turpin, l’arbitre central, a en l’espace d'un match, mis en avant une grande partie des soucis de l’arbitrage français actuel et que beaucoup de connaisseurs relayent depuis des années. Ces problèmes ont déjà été décrits dans le livre « A Bas l’Arbitre » de Bruno Derrien dans lequel il compare sa génération d’arbitres à la nouvelle génération.
Sur ce match nous avons pu voir 4 grandes tares de l’arbitrage français actuel :
- un manque de prévention et de dialogue
- un manque de psychologie et de recul
- la maîtrise de la compensation, même grossière
- La capacité à se laisser influencer par l’auto-arbitrage des joueurs
Nous allons détailler ces points en relatant des faits qui se sont produit lors du match.
1) Un manque de prévention et de dialogue
Pour illustrer ce premier point nous pouvons citer l’action de la 6ème minute de jeu où un premier tacle de Veretout, loin des plus dangereux, a été sanctionné immédiatement d’un carton jaune brandi rapidement. Pas de dialogue. Pas de dernier avertissement. C’est le premier match de la saison et M. Turpin donne déjà le ton : répression. Les joueurs sont tendus ? Et bien on va les calmer avec des cartons. Nous sommes bien loin des images d’anciens arbitres qui prenaient le joueur fautif à part et qui essayaient de discuter avec lui pour le calmer.
M. Turpin avait l'air bien plus tendu que les joueurs peut être...
2) Un manque de psychologie et de recul
Le 2ème carton jaune de Veretout qui lui vaut d’être expulsé reflète parfaitement ce deuxième point.
Son geste d’antijeu (il sait que le ballon est sorti quand il décide de tirer dedans quand même) mérite une sanction d’après le règlement. Cette sanction paraît sévère. Il n'a visé personne (à part un pigeon peut être). Le terrain est en plus entouré de ramasseurs de balle. Le temps gagné par Veretout pour son dégagement dans les tribunes est donc nul. Les bastiais n’étaient même pas en place pour tirer le corner. Quand on voit des gardiens gagner du temps en prenant régulièrement 10-12 secondes pour leur dégagement sans prendre de carton, on se marche sur la tête.
Sur l’action on voit donc M. Turpin se précipiter vers Veretout et lui donner ce 2ème avertissement. Il a rapidement mis la main dans sa poche pour brandir le carton rouge. Il savait ce qu’il faisait/voulait.
Michel Der Zakarian a lui aussi commenté cette décision en parlant d'«un manque de psychologie ». L'arbitre aurait dû relativiser sur la "gravité" du geste.
Ce fait de jeu est à rapprocher du dégagement similaire de Thiago Silva 2 semaines plus tard contre...le FC Nantes à la Beaujoire. M. Fautrel ne distribuera pas de carton et le public saluera la psychologie de l'arbitre.
Même geste, 2 sanctions différentes.
3) La maîtrise de la compensation
La fameuse compensation…nous la connaissons par cœur. A chaque fois qu’une décision majeure d’arbitrage s’avère injuste, nous avons tous la sensation que si l’arbitre s’est rendu compte de son erreur, il va passer son temps à essayer de compenser au plus vite, quitte à rendre le scénario imbuvable en rééquilibrant avec une décision également injuste. Faire justice en équilibrant les injustices…le concept fait recette depuis trop longtemps.
Pour certains qui étaient dans le stade, à la suite de l’expulsion très sévère de Veretout, cela semblait évident que Bastia n’allait pas finir à 11. Et pourtant leur engagement était plutôt correct depuis le début. Des coups de sifflet à l'encontre des corses sur des actions anodines vont échauffer certains joueurs et Ilan perdra son sang froid en donnant 2 coups au tibia de Birama Touré. M. Turpin était très bien placé il avait déjà choisi la couleur du carton.
Ce match ne méritait pas 2 expulsions c’est dommage d’en arriver là.
En équilibrant les faits avec des injustices, on ne résout pas le problème à la source. Et les dommages collatéraux empirent le scénario.
4) La capacité à se laisser influencer par l’auto-arbitrage des joueurs
Ce dernier point est l’un des pires fléaux de ces dernières années. Les arbitres ne sont plus les seuls maîtres de l'autorité sur le terrain. Ils ne restent pas neutres quand ils ont semblent avoir manqué une action, une intervention.
Ils laissent les joueurs « tricheurs » les duper facilement. C’est pour cela que l’on voit beaucoup de joueurs en rajouter constamment sur certaines interventions. Ils ont de grandes chances que l’arbitre n’ait rien vu à cause de la rapidité de l’action et que leur comédie permette de sanctionner un joueur, même sur une intervention régulière. Les supporters nantais se souviennent ainsi de l’expulsion injuste de Djilobodji contre Angers la saison dernière à la suite d’une mise en scène signée El-Jadeyaoui qui avouera sur Hit West (lors de l'émission Kop West) avoir simulé pour faire expulser le joueur. Ces révélations paraissent choquantes mais nous savons tous qu’à la fin du match il a dû être félicité par tous les dirigeants angevins pour cette mascarade. Les arbitres ne sont pas responsables de tous les maux du football : la mentalité des dirigeants et joueurs actuels n’aide en rien.
Hasard du calendrier : la veille de Nantes-Bastia, il y avait un match de National entre Carquefou et le Gazélec d’Ajaccio. Après 13 minutes de jeu un carquefolien a été sévèrement expulsé, un joueur ajaccien a réussi à convaincre l’arbitre de l’expulser, simplement en « râlant » (source Ouest France dimanche 11 août 2013).
Contre Bastia, nous avons eu le droit à une scène ahurissante d'auto-arbitrage : suite à un centre de Bessat, Aristeguieta s’élève pour prendre le ballon de la tête. Il est à la lutte avec un défenseur bastiais. C’est un duel classique, à la régulière, le genre de contact que nous voyons très souvent. Les 2 joueurs n’ont pas joué des coudes pour s’imposer. M. Turpin, bien placé, ne siffle pas, sage décision. Son regard se détourne de ce duel pour suivre le jeu et pendant ce temps, le bastiais retombe à terre et s’écroule en se tenant le visage en hurlant de douleur. Une partie de ses coéquipiers fonce vers l’arbitre pour lui mettre la pression. A cet instant M. Turpin ne semble toujours pas décidé à sanctionner ce duel qui lui paraissait régulier. Son assistant ne bronche pas d’ailleurs. Deux autres joueurs se précipitent vers Aristeguieta pour le provoquer. Il y a une échauffourée. Le nantais est bousculé, il se retrouve tête contre tête avec un bastiais, regards noirs échangés. M. Turpin décide alors d’appeler le vénézuélien et de lui donner un carton jaune pour le duel aérien qui devient donc irrégulier car les joueurs bastiais l'ont décrété. Magique !
Conclusions
Le FCN sera vraiment pénalisé en Ligue 1 car les joueurs adverses sont beaucoup plus rusés et adeptes de l’antijeu ; prêts à tout pour duper les hommes en noir. Ce n’est pas du tout dans la culture du FCN de compter dans son effectif ce type de joueur. Pour exemple, à chaque fois que Djordjevic réalise ce genre de "fourberie", on entend davantage les critiques des supporters du FCN que celles des supporters adverses. Nous n'aimons pas les tricheurs au FCN. Nous pouvons être fiers de nos valeurs. Mais nous serons bien seuls cette saison. Quand nous voyons que Raspentino ne récolte qu’un carton jaune pour avoir taclé par derrière Veigneau après que ce dernier l’a ridiculisé en duel on peut se dire que les arbitres sont conditionnés à la comédie. Veigneau ne s’est pas roulé par terre comme l’aurait fait n’importe quel joueur. Il savait que l’arbitre allait siffler et sanctionner le joueur. Il ne s’est pas mis en tête de vouloir expulser le bastiais (même si c’était Raspentino !). Si on inverse les rôles, Veigneau aurait sûrement pris un carton rouge. Nous avons vu tout le match la démonstration corse en matière de mise en scène.